11 Janvier 2016
Encore un lieu inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’UNESCO. Il s’agit d’un site en pleine nature où se trouvent de nombreuses tombes qui datent d’entre le 6ème et le 10ème siècle après JC. Ces hypogées atteignent jusqu’à 12m de large et 4,20m de haut et sont décorées de motifs colorés ainsi que de piliers sculptés. Ces tombes sont le témoin d’une société pré-hispanique développée avec des rites sociaux complexes.
La plupart des hypogées comprennent des escaliers permettant d’accéder à la chambre souterraine. Celle-ci s’organise autour de poteaux centraux, et certaines possèdent des alvéoles latérales.
Restes d’urnes laissées dans la tombe :
D’après les restes retrouvés, il semblerait que cette société ait eu des rites funéraires bien spécifiques. Elle enterrait les morts dans une 1ère chambre souterraine qui ressemblaient à cette reproduction,
puis une fois les tissus mous décomposés, les squelettes étaient déterrés et placés dans des urnes décorées.
Je n’ai pas bien compris si les squelettes étaient brulés ou non. Ensuite, ces urnes étaient placées dans les hypogées, qui servaient de caveaux funéraires à plusieurs urnes.
Le musée ethnographique du site, très intéressant, explique l’organisation et la vie de la population indigène qui vit ici, c’est-à-dire les Nasa.
La majorité des Nasa vivent de l’agriculture.
Pour les Nasa, le travail communautaire, appelé minga, est très important. Il s’articule de deux manières différentes : d’une part, le pi’ky nasa où une assemblée de personnes acceptent une invitation d’une famille pour les aider, par exemple à construire une maison ou lors d’une récolte, d’autre part le travail pour la communauté organisé par l’autorité locale.
A la maison, chaque sexe a son rôle, que ce soit pour les tâches quotidiennes ou pour les tissages de vêtements.
Le site est très bien conservé et les tombes sont protégées, à la fois des altérations climatiques et humaines.
Pourtant difficile d’accès, il attire de nombreux touristes locaux en ces périodes de vacances, et quelques touristes étrangers. S’il n’était pas aussi loin, ce serait sûrement l’un des lieux les plus visités de Colombie. Je ne regrette pas ma journée de bus de la veille, le site est bien complémentaire de San Augustin. Bien que contemporains l’un de l’autre, chaque société avait sa spécificité mais présentaient des points communs.
La vallée avec la butte où se trouvent certaines tombes
Quelques statues qui rappellent celles de San Augustin :
Moi, elle me fait penser à Omer Simpson celle-là :
Une belle découverte pour moi, qui se termine par une rencontre très intéressante pour rentrer. Alors que j’attends un bus qui ne viendra pas m’apprennent les locaux, j’arrête un véhicule qui redescend et sympathise avec ses occupants, un couple colombien qui rentre de 15 ans en Espagne où le gars s’était réfugié comme asile politique après l’assassinat de son père, grand propriétaire terrien, dans la guérilla qui secoua le pays.
On sent un profond attachement des gens à la Terre, qui devient alors une religion.
Maison traditionnelle de la vallée :
Le village semble montrer quelques signes de prise de conscience écologique, chose rare dans ces pays :
La très vieille église en cours de restauration :
La Casa de la Cultura du village :
Mon hotel, où j’ai planté la tente :
Nous avons failli ne jamais arriver… Le camion obstruait le chemin, il a fallu d’abord le sortir de l’ornière en comblant l’ornière de cailloux.